L'archive GG36 de la commune de Belfort est composée de 2 registres de décès consécutifs de l'hôpital militaire de Belfort :

- un registre religieux, confié à l'aumonier de cet hôpital, ouvert le 01.11.1768, clos le 07.11.1792.
- un registre civil, du 10.11.1792 au 24 frimaire an 2 (14.12.1793).

Dans la 2nde partie, on note systématiquement que ledit hôpital est situé "au faubourg National, rue de Voltaire", et qu'il est dirigé par le sr. Bailleul.

L'archive se termine par un index global des décédés (691 actes exactement).

On constate ci-dessous que le nombre de soldats morts est stable jusqu'aux guerres révolutionnaires et qu'il explose en 1793.

Les informations fournies par ces registres sont assez stables : en principe, il est toujours indiqué le régiment et la compagnie où il était engagé, la date de son entrée à l'hôpital et son lieu d'origine.
En 1793 toutefois, il n'est plus toujours possible de recueillir des informations sur les victimes et parfois le soldat est "inconnu".

La précision sur l'origine des soldats est en théorie assez bonne puisque nous sont fournies la commune, la juriction/district et la province/département.
Toutefois l'orthographe des deux premières informations est souvent fantaisiste (plus encore à la fin de la période) et il n'a pas toujours été possible de déterminer les lieux exacts.

Pendant une courte période (1789-90) la filiation est mentionnée. Elle intéressera probablement moins les généalogistes que les historiens de la place militaire de Belfort.

L'archive GG35 n'a pas grande valeur pour l'histoire des familles ; elle pourrait intéresser en revanche les historiens des classes populaires puisqu'il s'agit du "mortuaire" des mendiants détenus au château de Belfort de 08/1768 à 12/1773, tenu par l'aumonier du château (81 actes).

On pourra d'abord se demander pourquoi ces mendiants étaient détenus (certains sont déments, ou imbéciles) ; et si cette pratique était courante.

On pourra observer aussi que la majorité d'entre eux ont un patronyme germanique et/ou sont originaires d'Alsace ou de Suisse. 3 ou 4 seulement sont originaires du Territoire-de-Belfort actuel. On pourra peut-être en conclure que les mendiants "étrangers" n'étaient guère appréciés entre les murs de la ville.